L’été se vêt d’audace colorée chez Dries Van Noten
Mardi, le nouveau directeur artistique Julian Klausner a présenté sa première collection printemps-été 2026 pour femmes. Un vestiaire lumineux, en mouvement, dont l’audace n’effraiera certainement aucune femme tant elle est maitrisée avec douceur et sincérité.
Les premières silhouettes surgissent comme une saison estivale des plus réjouissantes durant cette Fashion Week parisienne nuageuse. En ce mardi 30 septembre, au Palais de Tokyo, Julian Klausner impose sa première vision d’un été féminin selon Dries Van Noten : un été où la lumière se superpose, se brode. Ce look – top jaune canari orné de broderies noires et jupe fluide vert acide – résume à lui seul la partition chromatique et stylistique du défilé. Audacieux, détonnant, presque sonore. On y retrouve tout l’esprit de la maison belge : le sens du motif, la science du contraste, le goût du détail. Mais le styliste américain, sans renier cet héritage, déplace le curseur. Il allège, il fluidifie, il insuffle avec évidence un vent nouveau.
Rupture maîtrisée
Le directeur artistique élu en poste en décembre dernier a réussi l’exercice périlleux d’une transition sans trahison. Dans la majorité des looks, on apprécie grandement le raffinement des broderies, la construction quasi architecturale des hauts, qui trouvent régulièrement des contrepoints dans la légèreté du bas. Ce jeu entre structure et mouvement, rigueur et souplesse, donne à la collection printemps-été 2026 de Dries Van Noten une confiante modernité.
Chez Dries Van Noten, les teintes ne sont jamais anecdotiques. Ici encore, elles s’imposent comme un langage à part entière : un jaune solaire, un rose heureux, un bleu hypnotique, un rouge amoureux. Tous captent l’œil autant qu’ils éveillent les sens. Cette audace chromatique, signature de la maison, devient sous la main de Julian Klausner un acte de foi : croire encore à la puissance expressive de la couleur, après des années de silence sous « Quiet Luxury ».
Equilibre entre luxe et quotidien
Si les broderies et les joailleries éparses évoquent l’artisanat d’art et la couture, les silhouettes gardent quant à elles quelque chose de profondément accueillant, presque ouvert à tout public. Les matières respirent, bougent, accompagnent le corps. Les transparences libèrent ce dernier au lieu de le contraindre. La poésie visuelle de l’ensemble des tenues invitent à la détente sans renoncer à l’élégance.
On notera toutefois que, cette richesse, à la fin du défilé, frôle presque la surcharge visuelle. Entre motifs, broderies, couleurs et transparences, l’œil hésite souvent à choisir son point d’ancrage. Mais le charme opère. Parce qu’il y a, dans cette collection, quelque chose de sincère. La sincérité de la première collection estivale pour femmes de Julian Klausner. La sincérité et donc la joie de toute les première fois. On y distingue avec évidence la volonté de continuer à faire vivre l’émotion par le vêtement, de continuer à nouer avec le luxe sensuel, joyeux, vivant du fondateur éponyme. Julian Klausner offre ce mardi une collection qui ne s’excuse pas d’être belle, libre et généreuse, dans une époque qui n’a que trop besoin d’aborder la cause féminine de cette manière. Le printemps-été 2026 de Dries Van Noten est un état d’esprit. Celui d’une maison qui redonne au vestiaire des femmes le rayonnement qu’il mérite.
