Petit par la taille, immense par l’histoire : le micro-chapeau fait sa revanche cet automne
D’abord diffusé par Marie-Antoinette de France et passé à travers les modes au fil des siècles – qu’elles soient royales ou non – en 2025, le micro-chapeau se laisse emporter par des rafales de tendances. Voici la sélection automne-hiver 2025 à découvrir.
En 1910, le New York Times s’en prend publiquement à la mode extravagante des maxi-chapeaux – « des choses effroyables posées sur des femmes au style élégant qui auraient dû en être conscientes ». Être conscientes – sous-entendu – de l’horreur de ce qu’elles portaient sur leurs têtes comme si c’était un trophée à la mode. Heureusement – poursuit l’éditorial en question – l’Industrie et ses fidèles se sont ressaisies avec dignité, en écartant les larges bords en faveur d’un « couvre-chef petit et aimable ». « Aimable » et pas plus vulgaire comme les précédentes rues du char, le micro-chapeau revient ainsi à rendre honneur à l’influenceuse ante litteram Marie Antoinette – c’est probablement la reine de France à faire réaliser et à diffuser les premiers fascinateurs.
Parmi les modèles nommés, il y a des turbans, des toques, des formes à champignons et des casquettes en forme de « panier de figues » – il s’agirait du successeur du panier de pêches, avec une talle relativement plus grande par rapport aux paniers dans lesquels les figues pressées sont vendues par l’épicier. Ornés de boutons de rose, de plumes, de voiles en dentelle, de filets, d’inserts en mousseline ou en feuille de palmier, les mini-chapeaux les plus populaires, dans les années 1910, concernaient l’ornementation. Comme les pinces à cheveux, elles sont portées pour la décoration plutôt que pour se protéger.
Il suffit de penser aux premiers porteurs de fascinateurs : Marie-Antoinette, comme on vient de le dire, ou les Tudors (entre la fin du XVe siècle et le début du XVII e siècle). Portés sur le devant de la tête, ornés de bijoux, de dentelles, de perles ou de plumes, ils ne constituaient que l’ornement ou presque. Devenus partie de la tenue de dame noble réservée aux activités d’après-midi pendant l’époque victorienne, c’est finalement l’époque moderne que donne aux micro-chapeaux une place d’exception pour la mode expérimentale – et surréaliste, pour être précis – surtout grâce à des stylistes visionnaires comme Elsa Schiaparelli.
D’une taille drôlement petite pendant les années 1960, quand ils étaient considérés la cerise du gâteau aux grandes « ruches » – les coiffures crêpées de la décennie – à l’aspect pétillant en 1970, quand ils viennent intériorisées par la culture club – maximalistes en 1980, en 1990 ils connaissent un certain dégrée de pragmatisme pour un design minimal – cette fois-ci, dans le but de couvrir. Enfin revenus sur les podiums en 2025, il est difficile d’évaluer comment le vent de cette tendance soufflera, pendant des années de rafales continues. On aura plutôt un mélange, un tous les goûts (et un de plus), une chaotique surabondance à travers laquelle nous avons essayé de nous démêler afin de faire une sélection efficace à l’usage et à la consommation du public ELLE.
Les micro-chapeaux à découvrir et à porter cet automne



Casquette Baker Boy en velours, CHF 470 sur Mytheresa




CHF 52 sur Luisaviaroma

CHF 590 sur Mytheresa

CHF 520 sur Miu Miu
Autrice : Stella Manferdini
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.it. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.