À Genève, ce corset en cuir de chocolat fait fondre les passionnés de mode et de patisserie

C’est une création qui fascine autant qu’elle fait saliver. Début novembre, la créatrice de mode Sarah Bounab et la maison pâtissière Guillaume Bichet ont allié leur force afin de relever un défi insolite : confectionner une tenue en cuir de chocolat. La prouesse est telle qu’elle a dernièrement conquis la direction du Salon du chocolat 2025 à Paris.

Au départ, rien ne prédestinait ces deux talents à collaborer. La maison pâtissière genevoise Guillaume Bichet ne travaille pas dans la mode. La designer lausannoise Sarah Bounab, elle, « n’aime pas le chocolat », comme elle nous l’avoue dans un sourire lorsque nous la rencontrons. Et pourtant, de ce duo improbable est récemment née une pièce exceptionnelle. Dimanche 30 octobre, tous deux ont dévoilé un corset et un éventail entièrement confectionnés en cuir de chocolat.

Délicieux hommage

À la genèse de cette aventure folle : un hommage au fondateur de la maison de pâtisserie éponyme. Décédé en 2024, ce chef pâtissier, pour qui « les compétitions [étaient] l’ADN », se rappellent ses proches, rêvait de participer au Salon du chocolat. Disparu à 37 ans, il n’en aura pas eu l’occasion. Pour honorer sa mémoire, les équipes de Guillaume Bichet décident d’y présenter, à l’aide du talent de leur jeune chocolatier émérite Camille Pintaud, une pièce forte. Grâce à une connaissance en commun, le travail de Sarah Bounab fait écho. Subjugés, ils lui proposent une collaboration. Elle accepte immédiatement.

« J’aime vraiment les défis. Ils me permettent de découvrir d’autres univers, d’autres créatifs, d’autres manières de faire. Et cette opportunité était juste parfaite », confie-t-elle à ELLE, encore portée par le succès de sa dernière collection de lunettes imaginée avec le lunettier lausannois VIU. Dans ce projet chocolaté, elle prend alors en charge le stylisme et la direction artistique, tandis que Camille Pintaud dompte la technique pour créer cette matière inédite. Ensemble, ils façonnent une œuvre d’une complexité rare, utilisant des machines de découpe particulièrement sophistiquées.

Succès à faire pâlir d’envie

Il faudra au duo plus de deux semaines de travail sans relâche. Chaque couture, chaque pli, chaque détail est pensé comme un véritable textile. Et le résultat est bluffant : le chocolat se dote d’une ultra-malléabilité proche de celle d’un cuir. Rien ne fond, tout résiste – même aux coutures métallisées caractéristiques de la passionnée de cyberculture. Un corset et un éventail, égayés des charms si distinctifs de la signature Bounab, prennent ainsi vie, fin prêts pour le Salon du chocolat 2025. Direction Paris, du 29 octobre au 2 novembre.

C’est le corset qui fait particulièrement sensation. Impressionnée, la direction du Salon décide même de le présenter dans un autre événement en Chine, nous apprend Sarah Bounab, réjouie. Dans le même temps, une reproduction s’expose dans la vitrine de Guillaume Bichet jusqu’au 10 novembre. Avec, évidemment, des visites qui affluent en masse.

Déguster le monde entier

Pour la créatrice, ce projet n’est pas qu’un exploit technique : c’est aussi une réflexion sur l’avenir de son propre métier : « La pièce réalisée avec Guillaume Bichet est en cuir végétal. Le cuir que j’utilise généralement, lui, est animal (tout en étant certes de seconde main). C’est ce qui me permet d’assurer une longévité dans la qualité de mes créations. Mais plus le temps passe, plus j’entrevois des alternatives plus durables. »

À ce possible changement de matière s’ajoute un désir croissant de plus globalement élargir son champ d’expression. Passionnée de design depuis l’enfance, Sarah Bounab ne s’arrête jamais. Pas de vacances, pas de pause – juste une envie insatiable de créer, tester, apprendre. Pour cette forcenée primée par la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) et soutenue par le fondateur de Mode Suisse Yannick Aellen, chaque jour est donc une nouvelle occasion de repousser les limites. Et, depuis peu, d’explorer enfin d’autres domaines : « J’aimerais créer une collection de luminaires », lâche-t-elle. Une collection héritée de ses textiles qui serait donc toute aussi audacieuse, sensuelle et piquante.

Un nouveau défi que la styliste, désormais basée à Genève, semble plus que prête à relever. Car repousser les frontières est, chez elle, presque génétique. Inspirée par son grand-père, qui révolutionna le patronage textile international grâce à un système innovant de miniaturisation des patrons, elle porte aujourd’hui fièrement ce legs créatif. Grâce à son talent, son grand-père a été appelé dans 32 pays, précise-t-elle honorée. Mais plus ambitieuse que jamais, Sarah Bounab nous confie une certitude : « Moi, j’en ferai 33 ». La promesse au monde est actée.

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