Stéphanie Mérillat: « Je n’ai jamais été là pour faire mon show »

30 novembre 2023 · Modifié · Bertrand Monnard
Stéphanie Mérillat
Stéphanie Mérillat, collaboratrice de l’EHC Bienne 2022/23, co-présidente du conseil d’administration.
©DR

Dirigeante dans le hockey et l’immobilier, chroniqueuse pleine d’humour à la radio, difficile d’être plus éclectique et hyperactive que la Biennoise de 54 ans. Et elle aime ça. Mieux, elle en a besoin, dit-elle.

Infatigable, extravertie, pleine d’humour, Stéphanie Mérillat passe d’un domaine à l’autre avec la même joie de vivre, la même dextérité, la même réussite aussi. À la tête d’une société immobilière avec son frère Sébastien, la maman d’Elsa (11 ans) est surtout connue comme coprésidente du Hockey Club Bienne, seule femme dirigeante dans ce monde si masculin. La saison dernière, l’équipe a frôlé le titre de champion suisse. Un dimanche par mois, la Biennoise et fière de l’être est aussi chroniqueuse dans «Les beaux parleurs», l’émission d’humour de La Première. Elle affiche partout ce sourire qui ne la quitte jamais. Mais quel est son secret?

ELLE: «J’aime être sur le devant de la scène», avez-vous déclaré un jour avec une belle franchise. Vous confirmez?
Stéphanie Mérillat: Oui, j’ai toujours aimé vivre dans la lumière, m’investir, ramener ma fraise, mais sur des sujets que je connais, qui vaillent la peine, où je peux apporter une petite valeur ajoutée. Je m’ennuie très vite, j’ai besoin de faire plein de choses avant que ma Migros Data n’expire. En fait, j’ai très peur de la mort.

Vous êtes la seule femme dirigeante dans ce sport si viril qu’est le hockey. Vous avez le sentiment d’être bien admise?
Je le vis très bien. Si en 2009, le Conseil d’administration du HC Bienne m’a sollicitée, ce n’était pas parce que j’étais une femme, mais pour mes compétences en marketing. C’est un groupe soudé où je me suis fait ma place. Je n’ai jamais été là pour faire mon show.

Je suis non seulement la seule femme du comité mais aussi la seule Romande. Même bilingue, je m’exprime toujours en français et les autres me comprennent à quelques nuances près.

Stéphanie Mérillat | ELLE Suisse

Cette passion du hockey vous est venue toute petite en allant voir les matches du HC Bienne avec votre grand-père.
J’avais 6 ou 7 ans et j’ai très vite croché. À l’adolescence, comme d’autres filles, j’avais le poster de mon joueur préféré Beat Cattaruzza dans ma chambre, barré d’un grand «Je t’aime». Il était superbeau gosse. Le hasard veut qu’aujourd’hui, des dizaines d’années plus tard, il m’arrive de travailler avec Beat qui, outre son métier de graphiste, possède une salle destinée aux événements. On rigole bien quand on évoque le passé et mon béguin. Et rassurez-vous, je m’entends très bien avec son épouse.

Qu’aimez-vous tant dans le hockey?
Son côté rugueux, la vitesse, ces patinoires qui vibrent, qui chantent. Une fois le match commencé, j’oublie mon rôle de dirigeante pour me transformer en vraie supportrice. À fond, je gueule, je m’emporte contre l’arbitre, je perds toute objectivité, je suis d’une absolue mauvaise foi. Puis je retrouve une attitude digne. L’ironie, c’est que je ne sais même pas patiner.

Une autre interview de ELLE Suisse: Danitsa: « Mon prochain album sera grandiose »

La saison dernière, à la surprise générale, le HC Bienne s’est hissé jusqu’en finale, battu de justesse par Genève-Servette. Comment l’avez-vous vécu?
Ça a été fantastique, incroyable la plus belle saison de Bienne depuis 40 ans et le dernier titre remporté en 1983. Si souvent ignorée, Bienne, ville de hockey, a retrouvé grâce à cette épopée sa juste place sur la carte de la Suisse. Même si le dernier duel décisif contre Genève a été horrible à vivre car, après 15 minutes, nous avions déjà perdu toute chance.

Vous vivez les matches dans les loges avec votre fille alors que Cédric votre mari préfère les partager avec les supporters dans les gradins.
Lui aussi, c’est un fervent, un passionné. Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés à la patinoire. À la maison, ça parle beaucoup hockey même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

Vous êtes aussi connue comme chroniqueuse dans «Les beaux parleurs», l’émission d’humour de la Première le dimanche matin. Vous aimez ça?
C’est Jonas Schneiter qui m’a contactée voilà trois ans. Il avait apprécié quelques-unes de mes chroniques dans «Le Journal du Jura» et m’avait vu parler hockey à la TV. J’ai hésité, puis je me suis lancée après quelques tests. Et je me suis prise au jeu.

Lors de la finale de hockey, des supporters genevois m’ont dit que même s’ils n’étaient pas pour Bienne, ils aimaient bien ce que je faisais à la radio et qu’ils me trouvaient drôle.

Stéphanie Mérillat | ELLE Suisse

Vous y côtoyez une certaine Micheline Calmy-Rey. Comment est-elle?
Je ne la connaissais pas personnellement avant cette émission. Droite, elle défend ses opinions en allant jusqu’au bout des choses et sans se prendre au sérieux. Elle est adorable.

Plus jeune, vous avez été GO au Club Med…
Petite, j’y allais avec mes parents et je m’étais toujours dite qu’un jour je serai GO. J’ai fait cela pendant trois ans en Suisse et en Turquie. La scène, les animations, le contact avec les gens, ça a été une très belle expérience.

En mémoire de Serge, votre papa, vous avez créé avec votre frère Sébastien une fondation qui soutient les jeunes sportifs et artistes de votre région. C’est important pour vous?
Mon père nous a permis de faire des études, d’aller jusqu’au bout de nos rêves. Il a été un modèle, un mentor. C’était une manière de lui rendre un peu de ce qu’il nous a donné. En ce moment, nous soutenons six talents en début de carrière.

 Votre havre de paix s’appelle Wengen dans l’Oberland bernois.
Nous y possédons un chalet familial. Quand on prend le petit train à la gare de Lauterbrunnen, après avoir posé la voiture, on y laisse un peu de ses soucis. Toutes les grandes décisions de ma vie, je les ai prises en regardant la Jungfrau. Je lui parle et elle me répond. D’autres font du yoga pour se ressourcer, moi je regarde ce sommet mythique.

Tags : Sport · Bienne · hockey · Femme
Stéphanie Mérillat
Stéphanie Mérillat, collaboratrice de l’EHC Bienne 2022/23, co-présidente du conseil d’administration.
©DR

Dirigeante dans le hockey et l’immobilier, chroniqueuse pleine d’humour à la radio, difficile d’être plus éclectique et hyperactive que la Biennoise de 54 ans. Et elle aime ça. Mieux, elle en a besoin, dit-elle.

Infatigable, extravertie, pleine d’humour, Stéphanie Mérillat passe d’un domaine à l’autre avec la même joie de vivre, la même dextérité, la même réussite aussi. À la tête d’une société immobilière avec son frère Sébastien, la maman d’Elsa (11 ans) est surtout connue comme coprésidente du Hockey Club Bienne, seule femme dirigeante dans ce monde si masculin. La saison dernière, l’équipe a frôlé le titre de champion suisse. Un dimanche par mois, la Biennoise et fière de l’être est aussi chroniqueuse dans «Les beaux parleurs», l’émission d’humour de La Première. Elle affiche partout ce sourire qui ne la quitte jamais. Mais quel est son secret?

ELLE: «J’aime être sur le devant de la scène», avez-vous déclaré un jour avec une belle franchise. Vous confirmez?
Stéphanie Mérillat: Oui, j’ai toujours aimé vivre dans la lumière, m’investir, ramener ma fraise, mais sur des sujets que je connais, qui vaillent la peine, où je peux apporter une petite valeur ajoutée. Je m’ennuie très vite, j’ai besoin de faire plein de choses avant que ma Migros Data n’expire. En fait, j’ai très peur de la mort.

Vous êtes la seule femme dirigeante dans ce sport si viril qu’est le hockey. Vous avez le sentiment d’être bien admise?
Je le vis très bien. Si en 2009, le Conseil d’administration du HC Bienne m’a sollicitée, ce n’était pas parce que j’étais une femme, mais pour mes compétences en marketing. C’est un groupe soudé où je me suis fait ma place. Je n’ai jamais été là pour faire mon show.

Je suis non seulement la seule femme du comité mais aussi la seule Romande. Même bilingue, je m’exprime toujours en français et les autres me comprennent à quelques nuances près.

Stéphanie Mérillat | ELLE Suisse

Cette passion du hockey vous est venue toute petite en allant voir les matches du HC Bienne avec votre grand-père.
J’avais 6 ou 7 ans et j’ai très vite croché. À l’adolescence, comme d’autres filles, j’avais le poster de mon joueur préféré Beat Cattaruzza dans ma chambre, barré d’un grand «Je t’aime». Il était superbeau gosse. Le hasard veut qu’aujourd’hui, des dizaines d’années plus tard, il m’arrive de travailler avec Beat qui, outre son métier de graphiste, possède une salle destinée aux événements. On rigole bien quand on évoque le passé et mon béguin. Et rassurez-vous, je m’entends très bien avec son épouse.

Qu’aimez-vous tant dans le hockey?
Son côté rugueux, la vitesse, ces patinoires qui vibrent, qui chantent. Une fois le match commencé, j’oublie mon rôle de dirigeante pour me transformer en vraie supportrice. À fond, je gueule, je m’emporte contre l’arbitre, je perds toute objectivité, je suis d’une absolue mauvaise foi. Puis je retrouve une attitude digne. L’ironie, c’est que je ne sais même pas patiner.

Une autre interview de ELLE Suisse: Danitsa: « Mon prochain album sera grandiose »

La saison dernière, à la surprise générale, le HC Bienne s’est hissé jusqu’en finale, battu de justesse par Genève-Servette. Comment l’avez-vous vécu?
Ça a été fantastique, incroyable la plus belle saison de Bienne depuis 40 ans et le dernier titre remporté en 1983. Si souvent ignorée, Bienne, ville de hockey, a retrouvé grâce à cette épopée sa juste place sur la carte de la Suisse. Même si le dernier duel décisif contre Genève a été horrible à vivre car, après 15 minutes, nous avions déjà perdu toute chance.

Vous vivez les matches dans les loges avec votre fille alors que Cédric votre mari préfère les partager avec les supporters dans les gradins.
Lui aussi, c’est un fervent, un passionné. Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés à la patinoire. À la maison, ça parle beaucoup hockey même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

Vous êtes aussi connue comme chroniqueuse dans «Les beaux parleurs», l’émission d’humour de la Première le dimanche matin. Vous aimez ça?
C’est Jonas Schneiter qui m’a contactée voilà trois ans. Il avait apprécié quelques-unes de mes chroniques dans «Le Journal du Jura» et m’avait vu parler hockey à la TV. J’ai hésité, puis je me suis lancée après quelques tests. Et je me suis prise au jeu.

Lors de la finale de hockey, des supporters genevois m’ont dit que même s’ils n’étaient pas pour Bienne, ils aimaient bien ce que je faisais à la radio et qu’ils me trouvaient drôle.

Stéphanie Mérillat | ELLE Suisse

Vous y côtoyez une certaine Micheline Calmy-Rey. Comment est-elle?
Je ne la connaissais pas personnellement avant cette émission. Droite, elle défend ses opinions en allant jusqu’au bout des choses et sans se prendre au sérieux. Elle est adorable.

Plus jeune, vous avez été GO au Club Med…
Petite, j’y allais avec mes parents et je m’étais toujours dite qu’un jour je serai GO. J’ai fait cela pendant trois ans en Suisse et en Turquie. La scène, les animations, le contact avec les gens, ça a été une très belle expérience.

En mémoire de Serge, votre papa, vous avez créé avec votre frère Sébastien une fondation qui soutient les jeunes sportifs et artistes de votre région. C’est important pour vous?
Mon père nous a permis de faire des études, d’aller jusqu’au bout de nos rêves. Il a été un modèle, un mentor. C’était une manière de lui rendre un peu de ce qu’il nous a donné. En ce moment, nous soutenons six talents en début de carrière.

 Votre havre de paix s’appelle Wengen dans l’Oberland bernois.
Nous y possédons un chalet familial. Quand on prend le petit train à la gare de Lauterbrunnen, après avoir posé la voiture, on y laisse un peu de ses soucis. Toutes les grandes décisions de ma vie, je les ai prises en regardant la Jungfrau. Je lui parle et elle me répond. D’autres font du yoga pour se ressourcer, moi je regarde ce sommet mythique.

Tags : Sport · Bienne · hockey · Femme