Rencontre avec Mathilde Thomas

5 octobre 2021 · Modifié · Belinda Gervasoni

À 23 ans à peine, Mathilde Thomas fondait avec son mari la marque Caudalie, cosmétiques haut de gamme issus de la vigne et du raisin. Rencontre avec une femme d’affaires visionnaire.

Son premier bébé a su s’imposer dans le monde entier parmi les plus grands noms de la cosmétique. Sa réussite fait foi de référence pour le milieu de l’entrepreneuriat, sa réflexion est basée sur la richesse de son expérience, et plus que tout, Mathilde Thomas a à cœur d’accroître son empire dans un modèle éthique. On sent dans le ton qu’elle emploie, l’énergie calme qu’elle dit tenir de ses parents et l’envie d’aller toujours plus loin dans le métier qui l’anime. Mathilde Thomas a les pieds dans la glaise et la tête dans les étoiles, comme elle aime à le dire. Depuis 26 ans, elle cultive la réussite dans son monde, autant qu’elle prend soin d’en préserver la planète.

ELLE SUISSE. Réussir dans la vie, ce n’est pas réussir sa vie… Êtes-vous d’accord avec ça?

MATHILDE THOMAS. Réaliser ses ambitions ne signifie pas que l’on réussit sa vie. C’est une question d’équilibre. Ma recette du bonheur, c’est un quart mon couple, un quart mes enfants heureux et équilibrés, un quart mon travail et un quart de temps pour moi.

ELLE SUISSE. Et justement votre vie, qu’en pensez-vous?

M.A. Elle est dense, trépidante, enrichissante. J’adore ma vie! Mais il faut beaucoup d’organisation, car la petite entreprise créée il y a 26 ans est devenue grande. Aujourd’hui, nous sommes 900, la marque 100% indépendante est vendue dans 25 pays, et challenger!

ELLE SUISSE. Vous travaillez en couple, quelques conseils peut-être?

M.A. Quand ça fonctionne, c’est formidable, car un et un font plus que deux! Chacun doit être responsable de ses domaines de compétences. Il ne faut pas marcher sur les plates-bandes de l’autre, avoir un grand respect, une belle confiance et beaucoup de diplomatie!

ELLE SUISSE. Vous avez lancé Caudalie à 23 ans… c’est jeune!

M.A. C’est jeune, mais ça n’est pas si mal de commencer en sortant de l’école. Car une fois installé dans un grand groupe, avec un gros salaire, c’est plus difficile de tout quitter pour monter sa propre entreprise. Donc pourquoi ne pas se lancer de suite si on a un beau projet et un beau partenaire. L’important est de travailler dur et de se concentrer sur son projet.

ELLE SUISSE. Vos qualités et vos défauts.

M.A. L’humilité, la simplicité, je suis quelqu’un de solide. Et pour les défauts… heureusement que j’ai un mari ultra-rigoureux qui m’empêche d’être parfois discursive, trop passionnée. J’ai toujours peur de rater quelque chose, j’aimerais avoir 1000 vies!

ELLE SUISSE. Aujourd’hui, êtes-vous une femme accomplie, en harmonie avec votre être profond?

M.A. Oui! Tous les matins je suis heureuse d’aller travailler, et tous les soirs je suis heureuse aussi de retrouver ma famille! 

ELLE SUISSE. Quelle a été la plus dure épreuve de votre vie?

M.A. Les débuts de Caudalie… C’était difficile, il fallait démarcher les pharmaciens, on arrivait avec nos petits pots de crème, on était jeunes. Je me souviens que je piquais les tailleurs de ma mère pour être plus crédible! 

ELLE SUISSE. Vous enfermez-vous dans votre coquille ou avez-vous besoin de tous les êtres aimés pour surmonter une épreuve?

M.A. Nous sommes une famille qui échange beaucoup, un peu à l’italienne!  À la maison, il y a beaucoup d’amour, beaucoup de bruit à table, beaucoup de drama… La famille est une force!

ELLE SUISSE. Racontez-nous un grand bonheur inattendu.

M.A. En 2012, j’ai rencontré le Dr David Sinclair, généticien de renom à l’Université de médecine d’Harvard. Il avait publié de nombreux articles sur le resvératrol de vigne. Nous avons signé un partenariat et depuis 2013 nous travaillons ensemble!

ELLE SUISSE. Quel serait pour vous le plus beau des cadeaux?

M.A. Que nous ayons réussi à transmettre à nos trois enfants les valeurs auxquelles nous croyons, et qu’ils aillent encore plus loin que ce que l’on a initié! Nous sommes membres du 1% pour la planète depuis 2012, 1% du chiffre d’affaires de Caudalie est reversé pour planter des arbres, bientôt 9 millions d’arbres plantés! On a besoin de la nouvelle génération pour nous aider à changer le monde!

ELLE SUISSE. Votre plus belle histoire d’amour a un nom…

M.A. Bertrand… depuis 31 ans.

ELLE SUISSE. Êtes-vous jalouse ou vous évoluez dans l’amour avec une confiance aveugle?

M.A. Je ne dirais pas que je suis jalouse, mais que je suis attentive, vigilante. J’essaie de m’occuper de mon homme et d’être présente.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui pourrait vous interpeller ou vous révolter au quotidien?

M.A. Le plastique déversé dans les océans! Et 2020, nous avons lancé avec Tristan Lecomte, le projet «100% Plastic Collect» qui consiste à récolter en Thaïlande le même montant de plastique que ce que l’on consomme, il est ensuite recyclé sur place et offert aux populations locales pour les aider à construire leurs infrastructures.

ELLE SUISSE. Quelles sont vos ambitions aujourd’hui?

M.A. Ma priorité est l’efficacité de mes produits. Nous sommes numéro un de l’anti-taches en Europe, numéro un de l’anti-rides en France. Je veux continuer à créer des produits efficaces, en respectant l’aspect clean et écoresponsable. 

ELLE SUISSE. Les psychologues et les analystes, vous les fréquentez?

M.A. Pas du tout. Je suis d’une famille de sportifs: pas le temps de me pencher sur mes problèmes, le sport aide à évacuer!

ELLE SUISSE. Le travail, c’est une thérapie?

M.A. Oui!

ELLE SUISSE. La beauté, une arme fatale?

M.A. Oui, mais elle est éphémère…

ELLE SUISSE. Avez-vous peur de vieillir?

M.A. Physiquement non… mais comme tout le monde j’ai peur de la maladie, de ne plus avoir la même énergie, de ne plus pouvoir faire de sport.

ELLE SUISSE. Une devise que vous feriez vôtre?

M.A. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort! C’est la résilience de l’entrepreneur. C’est difficile d’être entrepreneur, il y a toujours un problème quelque part. Mais c’est également une aventure magnifique, donc on s’adapte devant chaque obstacle.

À 23 ans à peine, Mathilde Thomas fondait avec son mari la marque Caudalie, cosmétiques haut de gamme issus de la vigne et du raisin. Rencontre avec une femme d’affaires visionnaire.

Son premier bébé a su s’imposer dans le monde entier parmi les plus grands noms de la cosmétique. Sa réussite fait foi de référence pour le milieu de l’entrepreneuriat, sa réflexion est basée sur la richesse de son expérience, et plus que tout, Mathilde Thomas a à cœur d’accroître son empire dans un modèle éthique. On sent dans le ton qu’elle emploie, l’énergie calme qu’elle dit tenir de ses parents et l’envie d’aller toujours plus loin dans le métier qui l’anime. Mathilde Thomas a les pieds dans la glaise et la tête dans les étoiles, comme elle aime à le dire. Depuis 26 ans, elle cultive la réussite dans son monde, autant qu’elle prend soin d’en préserver la planète.

ELLE SUISSE. Réussir dans la vie, ce n’est pas réussir sa vie… Êtes-vous d’accord avec ça?

MATHILDE THOMAS. Réaliser ses ambitions ne signifie pas que l’on réussit sa vie. C’est une question d’équilibre. Ma recette du bonheur, c’est un quart mon couple, un quart mes enfants heureux et équilibrés, un quart mon travail et un quart de temps pour moi.

ELLE SUISSE. Et justement votre vie, qu’en pensez-vous?

M.A. Elle est dense, trépidante, enrichissante. J’adore ma vie! Mais il faut beaucoup d’organisation, car la petite entreprise créée il y a 26 ans est devenue grande. Aujourd’hui, nous sommes 900, la marque 100% indépendante est vendue dans 25 pays, et challenger!

ELLE SUISSE. Vous travaillez en couple, quelques conseils peut-être?

M.A. Quand ça fonctionne, c’est formidable, car un et un font plus que deux! Chacun doit être responsable de ses domaines de compétences. Il ne faut pas marcher sur les plates-bandes de l’autre, avoir un grand respect, une belle confiance et beaucoup de diplomatie!

ELLE SUISSE. Vous avez lancé Caudalie à 23 ans… c’est jeune!

M.A. C’est jeune, mais ça n’est pas si mal de commencer en sortant de l’école. Car une fois installé dans un grand groupe, avec un gros salaire, c’est plus difficile de tout quitter pour monter sa propre entreprise. Donc pourquoi ne pas se lancer de suite si on a un beau projet et un beau partenaire. L’important est de travailler dur et de se concentrer sur son projet.

ELLE SUISSE. Vos qualités et vos défauts.

M.A. L’humilité, la simplicité, je suis quelqu’un de solide. Et pour les défauts… heureusement que j’ai un mari ultra-rigoureux qui m’empêche d’être parfois discursive, trop passionnée. J’ai toujours peur de rater quelque chose, j’aimerais avoir 1000 vies!

ELLE SUISSE. Aujourd’hui, êtes-vous une femme accomplie, en harmonie avec votre être profond?

M.A. Oui! Tous les matins je suis heureuse d’aller travailler, et tous les soirs je suis heureuse aussi de retrouver ma famille! 

ELLE SUISSE. Quelle a été la plus dure épreuve de votre vie?

M.A. Les débuts de Caudalie… C’était difficile, il fallait démarcher les pharmaciens, on arrivait avec nos petits pots de crème, on était jeunes. Je me souviens que je piquais les tailleurs de ma mère pour être plus crédible! 

ELLE SUISSE. Vous enfermez-vous dans votre coquille ou avez-vous besoin de tous les êtres aimés pour surmonter une épreuve?

M.A. Nous sommes une famille qui échange beaucoup, un peu à l’italienne!  À la maison, il y a beaucoup d’amour, beaucoup de bruit à table, beaucoup de drama… La famille est une force!

ELLE SUISSE. Racontez-nous un grand bonheur inattendu.

M.A. En 2012, j’ai rencontré le Dr David Sinclair, généticien de renom à l’Université de médecine d’Harvard. Il avait publié de nombreux articles sur le resvératrol de vigne. Nous avons signé un partenariat et depuis 2013 nous travaillons ensemble!

ELLE SUISSE. Quel serait pour vous le plus beau des cadeaux?

M.A. Que nous ayons réussi à transmettre à nos trois enfants les valeurs auxquelles nous croyons, et qu’ils aillent encore plus loin que ce que l’on a initié! Nous sommes membres du 1% pour la planète depuis 2012, 1% du chiffre d’affaires de Caudalie est reversé pour planter des arbres, bientôt 9 millions d’arbres plantés! On a besoin de la nouvelle génération pour nous aider à changer le monde!

ELLE SUISSE. Votre plus belle histoire d’amour a un nom…

M.A. Bertrand… depuis 31 ans.

ELLE SUISSE. Êtes-vous jalouse ou vous évoluez dans l’amour avec une confiance aveugle?

M.A. Je ne dirais pas que je suis jalouse, mais que je suis attentive, vigilante. J’essaie de m’occuper de mon homme et d’être présente.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui pourrait vous interpeller ou vous révolter au quotidien?

M.A. Le plastique déversé dans les océans! Et 2020, nous avons lancé avec Tristan Lecomte, le projet «100% Plastic Collect» qui consiste à récolter en Thaïlande le même montant de plastique que ce que l’on consomme, il est ensuite recyclé sur place et offert aux populations locales pour les aider à construire leurs infrastructures.

ELLE SUISSE. Quelles sont vos ambitions aujourd’hui?

M.A. Ma priorité est l’efficacité de mes produits. Nous sommes numéro un de l’anti-taches en Europe, numéro un de l’anti-rides en France. Je veux continuer à créer des produits efficaces, en respectant l’aspect clean et écoresponsable. 

ELLE SUISSE. Les psychologues et les analystes, vous les fréquentez?

M.A. Pas du tout. Je suis d’une famille de sportifs: pas le temps de me pencher sur mes problèmes, le sport aide à évacuer!

ELLE SUISSE. Le travail, c’est une thérapie?

M.A. Oui!

ELLE SUISSE. La beauté, une arme fatale?

M.A. Oui, mais elle est éphémère…

ELLE SUISSE. Avez-vous peur de vieillir?

M.A. Physiquement non… mais comme tout le monde j’ai peur de la maladie, de ne plus avoir la même énergie, de ne plus pouvoir faire de sport.

ELLE SUISSE. Une devise que vous feriez vôtre?

M.A. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort! C’est la résilience de l’entrepreneur. C’est difficile d’être entrepreneur, il y a toujours un problème quelque part. Mais c’est également une aventure magnifique, donc on s’adapte devant chaque obstacle.