Dior dévoile une boutique sensationnelle qui consolide son lien historique à la Suisse

Mardi, la Maison française a redynamisé la prestigieuse rue du Rhône grâce à sa toute nouvelle boutique genevoise. Une ode à l’art qui rend ses lettres de noblesse tant à l’histoire de la marque qu’au patrimoine helvétique dont celle-ci s’est souvent inspirée.

Les courbes des parois, qui s’entremêlent aux vitres, sont gracieuses, longilignes. Elles laissent pénétrer les rayons du soleil dans de captivants jeux d’ombres et de lumières. Plus que de l’architecture, c’est une œuvre d’art, qui prête son apparence à une majestueuse lanterne. Nous sommes face à la nouvelle boutique Dior, à Genève. Situé au cœur de la rue du Rhône – épicentre de la mode et du luxe – cet écrin contemporain évoque l’emblématique 30 Montaigne de la Maison française. Il a été spécialement conçu par Christian de Portzamparc – premier architecte français à recevoir le prestigieux prix Pritzker – et constitue un savant miroir à une autre de ses créations, le flagship de Séoul, dévoilé neuf ans plus tôt.

Art en grande pompe

L’extérieur de la nouvelle boutique Dior n’est qu’un doux amuse-bouche de ce qui nous attend une fois en son sein. Un mur traversant les six étages expose des toiles blanches – point de départ des collections de la marque. Le mobilier, quant à lui, se voit sublimé de touches d’ivoire et de doré, ainsi que de pointes de blanc et de bleu rehaussées par la naturalité du bois. C’est le fruit de l’imagination de l’Atelier Stefan Leo et Hamrei. De l’art à l’état pur qui ne saurait s’arrêter là.

Pamela Rosenkranz, Ugo Rondinone, William Coggin, Martin Kline, Dashiell Manley: l’ensemble du décor se constelle en effet de nombreuses œuvres d’art. Un hommage au couturier-fondateur qui était également galeriste et collectionneur. Certains de ses croquis d’archives ponctuent d’ailleurs les murs, accompagnés de photographies capturées par Brigitte Niedermair. Puis, en prenant l’escalier, on se délecte de treize tableaux spectaculaires de Thomas Trum. L’ultime surprise se trouve au sein du salon privé où se déploie une fresque immersive de François Mascarello. Cette dernière, qui s’inspire des peintures de Ferdinand Hodler et Cuno Amiet, encense les paysages du lac Léman. Un point fondamental qui consolide les indéfectibles affinités de Dior à la Suisse.

Passion franco-helvétique

Dans l’ouvrage Je suis couturier (1951), Christian Dior racontait: « Figurez-vous qu’un jour, au cours d’un voyage en Suisse, j’ai dit à Madame Andrée Brossin de Méré [femme de lettres française]: ‘Comme j’aimerais que vous puissiez réaliser un tissu comme ces toits [à Saint-Gall]’. » Fasciné par les cultures du monde, le couturier-fondateur a souvent célébré la splendeur de la Suisse et de son patrimoine tant architectural qu’artistique.

Pour le défilé Haute couture printemps-été 1954, par exemple, le Prince de la mode avait conçu une tenue baptisée « Genève ». Trois ans plus tard, dans le secret du « royaume des rêves » – le 30, avenue Montaigne – les silhouettes se nommaient tour à tour « Montreux », « Suisse », et évoquaient la magie des paysages enneigés. Une passion qui le survivra grâce aux nombreux autres directeurs créatifs de la Maison. Comme Marc Bohan qui, pour sa collection Haute couture automne-hiver 1962, dévoilait un look intitulé « Week-end à Genève ». Un an plus tard, ce captivant dialogue se prolongeait en ouvrant un premier espace dédié aux souliers à Bâle, puis une série d’adresses à Genève, Lausanne et Gstaad. Maintenant ce lien, Maria Grazia Chiuri, à la tête des créations féminines depuis 2017, a pensé et réalisé les costumes du ballet contemporain Utopia, une œuvre inspirée de la colline Monte Verità, située dans le canton du Tessin.

La nouvelle boutique Dior est la cinquième du canton genevois. Un refuge helvétique du merveilleux où jonglent des modèles prêt-à-porter printemps-été 2024 imaginés par Maria Grazia Chiuri, des looks de la ligne masculine Été 2024 pensés par Kim Jones et de délicates créations de la joaillère française Victoire de Castellane. A découvrir dès mardi 27 février.

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