« Let’s dance! ». C’était le thème de la 7e édition des Rencontres du 7e Art Lausanne, un événement festif qui lui tient à cœur!
Fondateur de ce festival consacré au patrimoine cinématographique, l’acteur et réalisateur suisse a imaginé une programmation audacieuse.
ELLE: Comme l’idée de créer les Rencontres du 7e Art Lausanne est-elle née?
Vincent Perez: J’ai découvert que les archives de la Cinémathèque suisse étaient dans mon village d’origine à Penthaz. Sensation très étrange: le cinéma était venu jusqu’aux terres de mon enfance alors que je ne rêvais que d’aller vers lui! J’ai désiré partager cette expérience extraordinaire.
Pourquoi le thème «Let’s dance» pour l’édition 2024?
L’idée est d’amener de la joie et projeter des films qui s’adressent également aux jeunes cherchant leur chemin, à l’image de l’héroïne de Funny Face (1957) choisie pour l’affiche de cette édition.
Que représente Audrey Hepburn pour vous?
L’incarnation de la féminité absolue, une force de caractère, la grâce et la beauté.
J’ai énormément d’admiration pour Audrey Hepburn qui vécut longtemps à Tolochenaz.
Qui seront vos invités cette année?
Nous recevons notamment Ruben Östlund, immense réalisateur suédois auréolé de deux Palmes d’or, Jacques Audiard, Claude Lelouch, Karine Viard, Rebecca Zlotowski… Mon ami Matthieu Chédid sera aussi présent, ainsi que Justin Hurwitz, compositeur des musiques des films de Damien Chazelle. Celle de La La Land (2016) sera jouée en direct au Métropole pendant la diffusion du film!
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Peut-on considérer l’escrime, au cœur de votre film Une affaire d’honneur (2023), comme une danse?
La préparation d’un duel ressemble en effet à une chorégraphie. Le duel doit être gracieux, dangereux aussi, à l’instar de la danse. Elle m’a toujours passionné: j’ai photographié des danseurs du Bolchoï, Sylvie Guillem, Clairemarie Osta et Nicolas Leriche… Ce film représente une étape importante dans mon parcours de cinéaste. J’ai l’impression qu’il est le plus abouti à tous les niveaux.
Le film Une affaire d’honneur représente une étape importante dans mon parcours de cinéaste. J’ai l’impression qu’il est le plus abouti à tous les niveaux.
Écrit avec votre femme Karine Silla, il est aussi une affaire de famille. Comment avez-vous vécu cette expérience?
J’aime beaucoup travailler en famille: un tel projet nous accapare pendant plusieurs années, nos enfants sont de fait associés à nos rêves, nos combats et nos déceptions. C’est donc très agréable d’avoir tous nous proches autour de nous. J’ai aussi adoré travailler avec Iman, ma fille, car elle est extrêmement impliquée. Je suis très fier d’elle.
Et comment avez-vous vécu le fait de jouer dans le film que vous avez réalisé?
Je craignais que ce soit un moment de vertige. Mais j’ai pensé au conseil que Patrice Chéreau avait donné à Valeria Bruni-Tedeschi: «Ne te dédouble pas.» Je l’ai suivi. C’était bien sûr bizarre de perdre le contrôle du cadre, mais cela me permettait de me rapprocher de mes acteurs.
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Qu’appréciez-vous dans la réalisation?
Réaliser un film permet de concrétiser ce que l’on garde dans notre imagination. Fascinant!
Faire un film tient du miracle. Il est difficile pour un réalisateur de ne pas se perdre en route: les obstacles sont nombreux. Et pourtant, une fois qu’on a terminé, la seule chose à laquelle on pense est de recommencer!
Du 7 au 17 mars 2024; www.rencontres7art.ch