De plus en plus d’écoles prennent des mesures face à l’omniprésence des smartphones en classe. Entre baisse de la concentration et isolement social, le débat est plus que jamais d’actualité.

A l’école, le smartphone est devenu un compagnon omniprésent, parfois au détriment de l’apprentissage et du lien social. Comment encadrer son usage sans priver les élèves des bénéfices du numérique ? Contrairement à la France ou à l’Italie, la Suisse n’a pas instauré d’interdiction généralisée des smartphones à l’école. La gestion de leur usage est laissée à l’appréciation des établissements, qui, pour la plupart, imposent déjà de ranger les téléphones pendant les cours. En revanche, leur utilisation peut être tolérée durant les pauses, ce qui soulève des interrogations sur l’impact de cette omniprésence digitale.
Le Collège du Léman fait la différence
Certaines institutions n’attendent pas la réponse pour agir. C’est le cas du Collège du Léman qui accueille des élèves de 2 à 18 ans. Le collège a instauré une règle simple mais radicale : de 8h15 à 15h50, les téléphones sont bannis pour les élèves de 11 à 14 ans. Rangés dans les casiers, ils ne perturbent plus les cours ni les pauses. Résultat ? Un retour aux échanges en face-à-face et une concentration accrue. « On voit les élèves se parler davantage, participer plus en classe et même redécouvrir les jeux de société », souligne Betsy Harvey, directrice du Middle School. Et l’impact va au-delà des bancs de l’école. Selon plusieurs études, limiter le temps d’écran améliore la qualité du sommeil, réduit le stress et favorise les interactions sociales. Une évidence pour Pauline Nord, directrice générale de l’établissement : « Nos élèves doivent apprendre à gérer la technologie plutôt que de la subir. C’est une compétence clé pour leur avenir. »
L’objectif n’est pas de diaboliser la technologie, mais d’apprendre aux élèves à l’utiliser avec discernement.
Mais peut-on réellement bannir le numérique de l’école ? La technologie fait partie intégrante de l’apprentissage et apporte des outils pédagogiques précieux. L’enjeu est donc d’instaurer un cadre : des moments dédiés aux écrans et d’autres où la déconnexion est encouragée. « L’objectif n’est pas de diaboliser la technologie, mais d’apprendre aux élèves à l’utiliser avec discernement », précise notre interlocutrice. Une chose est sûre, à l’heure où les notifications prennent le pas sur les interactions réelles, l’école a un rôle clé à jouer pour réapprendre aux élèves l’art de la conversation… sans écran.
Plus d’informations sur le sujet ici.