Adieu, You.

Demandez aux fans de You autour de vous ce qu’ils ont pensé des dix derniers épisodes, et le consensus sera sans doute unanime : la finale de la cinquième et dernière saison de la série à succès de Netflix les a assommés – d’une manière que Joe Goldberg (Penn Badgley) lui-même aurait sans doute espéré pour son propre destin.
Le final de You, qui retrace l’histoire de Joe, cet homme séduisant, charmant, mais meurtrier et obsédé par les femmes, rappelle à quel point il est rare qu’une série suivie par un public aussi fidèle parvienne à offrir un dénouement satisfaisant. A la place, elle s’achève en s’abîmant dans son propre bain de sang.
Boucle de prévisibilité
La saison 5 de You reprend trois ans après la fin de la saison 4 : Joe Goldberg est de retour à New York, après son passage désastreux à Londres, suivant une mécanique désormais familière à toutes les saisons de You. Il est désormais l’heureux époux de Kate Lockwood (Charlotte Ritchie), une héritière britannique portant un lourd secret : l’entreprise familiale qu’elle dirige a provoqué des cancers chez plusieurs enfants à cause de la construction d’un pipeline douteux. Dès lors, une question lancinante s’impose : non pas si Joe sera enfin confronté à la justice, mais si un pipeline créatif tout aussi douteux n’aurait pas contaminé l’esprit de l’équipe de scénaristes de You. Nous ne sommes clairement plus dans le registre de la télévision originale.

Nous vous épargnerons des détails de l’intrigue, mais inutile de préciser que – surprise, surprise ! – un nouvel amour fait irruption dans la vie de Joe, incarné par Madeline Brewer sous les traits de Bronte. Quiconque a regardé plus d’une saison de You sait exactement où cela mène. C’est précisément cette boucle de prévisibilité qui a précipité la chute de You : enfermée dans un cercle vicieux et auto-réalisateur, la série s’est figée, empêchant toute originalité d’émerger.

Certes, un rebondissement bienvenu survient à mi-parcours, insufflant un peu d’élan à l’ensemble, mais ce final, dans sa globalité, sera vite relégué aux oubliettes. Bref, au revoir, adieu.
Autrice: Naomi May
Cet article a été traduit et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com/uk. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.