« Too Much » sur Netflix : tout savoir sur la romcom touchante de Lena Dunham

Lena Dunham signe son grand retour avec Too Much, une comédie romantique pétillante qui révèle pleinement Megan Stalter, confirme le talent de Will Sharpe et aligne des caméos prestigieux, de Naomi Watts à Rita Ora ou Emily Ratajkowski.

Huit ans après la fin de Girls, la série qui l’avait propulsée au rang de star planétaire, Lena Dunham a dévoilé jeudi 10 juillet Too Much, une comédie romantique savoureuse de dix épisodes sur Netflix. Coproduite par l’équipe de Love Actually (2003), la série s’inspire de sa propre histoire d’amour : partie à Londres en 2021 pour quelques mois de travail, la New-Yorkaise y avait rencontré son mari, le musicien Luis Felber – co-créateur de la série – et ne l’a plus quittée. « J’ai appris plus vite les codes de la pop culture anglaise que ceux du comportement social. Mes amis sont toujours bluffés par tout ce que je sais des Atomic Kitten ou de Katie Price ! », plaisante-t-elle lors d’une conférence de presse à laquelle participent également les deux acteurs principaux.

Cette fois, l’auteure s’efface pour mettre en lumière son coup de cœur : l’excellente Megan Stalter (révélée par Hacks). Elle incarne Jessica, une trentenaire new-yorkaise volubile, accro au travail, mais dévastée par une rupture. Son fiancé (Michael Zegen) vient de la quitter pour Wendy Jones (Emily Ratajkowski) qu’il a demandée en mariage dans la foulée. Jessica s’est réfugiée chez sa grand-mère (Rhea Perlman), où cohabitent déjà sa mère (Rita Wilson), sa sœur aînée en pleine dépression (jouée par Dunham elle-même) et son neveu.

Rencontre aux toilettes

Pour évacuer sa peine, Jessica enregistre, tel un journal intime, des reels, qu’elle adresse à Wendy Jones, sans jamais les publier. Une colère inoffensive jusqu’à cette nuit d’ivresse, où, après avoir brisé une vitre, elle s’introduit dans la chambre du couple pour exiger des explications.

Suite à ce dérapage, elle accepte une mission temporaire à Londres, voyant dans cet isolement l’occasion d’un nouveau départ. Mais sa quête de solitude est interrompue le soir-même de son arrivée par sa rencontre, de la moins romantique des manières, avec Felix (Will Sharpe). Dans les toilettes d’un pub, elle doit lui passer du papier sous la cloison. Quelques mots échangés devant le lavabo plus tard et leur histoire est amorcée.

L’attirance est forte. Mais Felix incarne tout ce que Jessica s’était jurée d’éviter : musicien fauché, ancien addict, squattant chez un ami et très proche de ses nombreuses exs. Il se livre peu, elle, déborde d’émotions à partager. «Elle dit tout ce qu’elle pense, alors qu’il a besoin de temps pour se dévoiler. Ce contraste est aussi culturel», analyse le Londonien Will Sharpe. Trop exubérante, trop franche, trop spontanée, trop tout: Jessica se reproche sans cesse de semer le chaos, sans voir que c’est justement ce too much qui la rend unique. Comme le lui dira finalement Felix : « You’re too much and it’s a good thing » (« Tu es trop, et c’est une bonne chose »).

Malgré quelques personnages secondaires un peu clichés, la série, qui fait la part belle à l’improvisation, brille grâce à la belle alchimie du duo, portée par une réelle complicité hors caméra : « J’étais un peu nerveuse en rencontrant Will. J’avais peur qu’il me trouve trop excessive, trop bizarre… Mais en fait, il aime tout chez moi !, lance l’actrice américaine dans un éclat de rire. On s’est tout de suite entendus et on a passé notre temps à rire. »

De nombreux caméos prestigieux viennent pimenter l’ensemble: Naomi Watts, Stephen Fry, Rita Ora ou encore Adèle Exarchopoulos, dont Lena Dunham admirait le travail depuis longtemps. Quant à Andrew Scott, qu’elle avait déjà dirigé dans Catherine Called Birdy (2022), c’est lui qui lui a soufflé le nom de Megan Stalter pour le rôle-titre : « Il m’a dit qu’on avait quelque chose en commun et il avait raison. » Ensemble, elles ont créé Jessica, « un mélange de Lena et moi, confie son interprète. Elle est née de nos expériences, mais elle est devenue quelqu’un de complètement à part. » 

Failles et traumatismes

Révélé à l’international par la saison 2 de White Lotus et le film Real Pain (2024), Will Sharpe était déjà un acteur, scénariste et réalisateur reconnu au Royaume-Uni. Pour Dunham, il s’est imposé naturellement : « Il est incroyablement versatile. Mais à travers tous ses rôles, on sent la même humanité. » L’épisode 7, centré sur son personnage, est d’ailleurs bouleversant, laissant toute la place au talent de Sharpe pour s’exprimer. 

Too Much jongle entre romantisme, humour et émotion, sans céder à la perfection de la romcom classique. Les failles et les errances des personnages y sont exposées. Lena Dunham sait aussi saisir la maladresse des débuts, le flou des émotions et donne du corps à son récit en abordant des thèmes comme l’anxiété et les traumatismes.

Et c’est justement dans ces moments où le calme s’empare du scénario (qui, fidèle à son titre, en fait parfois trop), que cette comédie romantique touche au cœur . « Enfant, j’ai été diagnostiquée anxieuse et j’en avais honte, confie l’auteure. Puis j’ai compris que presque tout le monde vivait avec de l’anxiété, ce qui est normal dans ce monde anxiogène. Je voulais montrer quelles étaient certaines des pressions subies par ces deux personnes, et pas uniquement celles que subit Jessica dans sa famille matriarcale et Felix dans une société patriarcale. Tout le monde se sent à l’étroit quelque part. » 

Un film avec Natalie Portman

Depuis que son personnage dans Girls s’était proclamée « voix de [sa] génération », Lena Dunham traîne cette étiquette malgré elle. « Je regrette d’avoir écrit cette phrase, car beaucoup l’ont prise au premier degré. Je ne pense pas qu’il existe une voix unique : il faut au contraire une diversité de points de vue. Cela dit, je crois que nous avons une responsabilité : refléter ce qu’on voit, ce qu’on ressent et ce qu’on voudrait voir s’améliorer. La manière dont l’avortement est abordé dans la série en est un bon exemple. Ce n’est pas un thème central, c’est un moment, une émotion. Mais on a travaillé avec Planned Parenthood pour que chaque détail soit juste et que cela reflète un accès sûr et digne à l’avortement. Dans le contexte actuel aux États-Unis, depuis l’annulation de Roe v. Wade, je me sens chanceuse d’avoir pu intégrer cela à l’écran. »

Après quelques projets moins visibles ces dernières années, Lena Dunham semble avoir retrouvé son élan : à peine cette première saison de Too Much sortie, qu’elle s’apprête à tourner Good Sex, un film pour Netflix avec Natalie Portman, Meg Ryan et Mark Ruffalo, tout en préparant son premier musical pour Broadway.

Tags : série · netflix
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