Santé des femmes en Suisse : ce que révèle le sondage de ELLE
Alors qu’Octobre Rose sensibilise à nouveau la Suisse au dépistage du cancer du sein ce mois-ci, comment les Suissesses perçoivent-elles plus globalement leur santé, la recherche médicale et la prévention en 2025 ? Des réponses chiffrées – parfois inattendues – qui révèlent autant de confiance que de doutes.

Chaque année, le mois d’octobre se pare de rose pour une cause essentielle : la sensibilisation au dépistage du cancer du sein et la récolte de fonds pour la recherche. Si la campagne « Octobre rose » est devenue un symbole de mobilisation féminine mondiale, qu’en est-il réellement de la perception et du vécu des Suissesses face à leur santé ? Pour le savoir, ELLE Suisse a mandaté l’institut M.I.S. Trend – référence en matière d’enquêtes d’opinion en Suisse romande – afin de sonder les femmes du pays sur leur rapport à la santé, la recherche médicale et la prévention des maladies qui les concernent directement.
Réalisée entre le 16 et le 26 septembre 2025 auprès de 1’418 femmes âgées de 18 ans et plus (dont 974 Romandes et 444 Alémaniques), cette enquête dresse un état des lieux nuancé, parfois déroutant. Parmi les chiffres les plus marquants : 44 % des femmes estiment que leur état de santé n’est pas pris au sérieux par un professionnel médical en raison de leur genre. Une perception qui soulève une question essentielle : en 2025, la médecine suisse répond-elle vraiment aux besoins médicaux spécifiques des femmes ? Voici les résultats de notre sondage.
44 % des femmes estiment que leur état de santé n’est pas pris au sérieux par un professionnel médical en raison de son genre
Près d’une femme sur deux (44 %) affirme avoir déjà eu le sentiment que son état de santé n’était pas pleinement pris au sérieux par un professionnel médical en raison de son genre. Si la majorité d’entre elles évoquent des expériences ponctuelles -19 % « quelques fois » et 18 % « une fois » -, la tendance révèle un malaise persistant dans la relation de confiance entre patientes et soignants, surtout du point de vue des 18-29 ans : 59 % d’entre elles déclarent avoir vécu ce sentiment, bien plus que leurs aînées qui sont 33 % à corroborer ce constat.

56 % des femmes estiment que la recherche médicale ne tient pas suffisamment compte des spécificités féminines
Plus d’une femme sur deux (56 %) juge que la recherche médicale ne prend pas assez en considération les spécificités biologiques et physiologiques des femmes. Un constat particulièrement partagé par les 18-29 ans, dont 72 % estiment que la science demeure trop centrée sur les hommes, et par les femmes de formation supérieure (72 % également).

44 % des femmes ont déjà eu le sentiment qu’un traitement prescrit n’était pas adapté à son corps ou à ses besoins de femme
Près d’une femme sur deux (44 %) affirme avoir déjà douté de l’adéquation d’un traitement médical avec son corps ou ses besoins spécifiques de femme. Un constat particulièrement marqué chez les 18-29 ans, dont une sur deux (50 %) partage cette impression. Les femmes issues de formations supérieures se montrent elles aussi plus critiques (54 %), suggérant une conscience accrue des inégalités dans la recherche et la prescription médicale.

Une trentenaire sur deux estime ne pas être assez informée sur les signes précoces du cancer du sein
Près de sept femmes sur dix (68 %) affirment se sentir assez bien informées sur les signes avant-coureurs du cancer du sein. Mais derrière ce chiffre global, les plus jeunes se distinguent nettement : parmi les 18-29 ans, elles sont 68 % à juger ne pas l’être suffisamment, un constat partagé par plus d’une femme sur deux (52 %) chez les 30-44 ans.

57 % des femmes jugent les campagnes de prévention comme Octobre Rose efficaces
Un peu plus d’une femme sur deux (57 %) estime que les campagnes de sensibilisation comme Octobre Rose remplissent leur mission de prévention et d’information. Reste toutefois qu’un tiers de la population féminine reste sceptique. Les opinions se révèlent équilibrées entre les générations, les régions linguistiques et les niveaux de formation.
