Connaissez-vous le polycule ? Une version revisitée du polyamour

Les polycules, ces réseaux de relations polyamoureuses interconnectées, repoussent les limites du modèle monogame traditionnel. Du simple trouple aux communautés étendues, on vous explique comment fonctionnent ces « écosystèmes affectifs ».
Vous connaissez sans doute déjà le polyamour, c’est-à-dire le fait d’entretenir différentes relations amoureuses simultanément, avec le consentement des partenaires impliqués. Mais avez-vous déjà entendu parler du polycule ? Ce mot-valise, issu de la contraction de poly – du grec polús, plusieurs – et de molécule, a émergé sur des forums en 2012 avant de faire son entrée dans le dictionnaire en 2021, d’après un reportage Arte sur le sujet.
Comme le polyamour, un polycule s’inscrit dans la non-monogamie éthique. Il désigne un réseau de personnes entretenant des relations amoureuses, sexuelles ou amicales, créant ainsi une forme « d’écosystème affectif », comme le définit le site POSITIVR. C’est dans cette interconnexion que réside la principale différence avec le polyamour, qui n’implique pas que les partenaires d’une même personne soient eux-mêmes liés.
Le polyamour XXL
Un polycule peut ainsi prendre plusieurs formes, que certains internautes se sont amusés à modéliser sous la forme d’un tableau périodique. La triade, par exemple, s’apparente à un trouple : chaque partenaire développe un lien avec les deux autres. Certains modèles sont plus complexes, comme celui baptisé avec humour la « chaîne fluide », où une personne entretient une relation avec une autre, qui elle-même est connectée à une troisième, et ainsi de suite.
Il existe même de véritables communautés polycules, comme à Somerville, où un journaliste du Times a passé une semaine au sein d’un réseau comptant près de quatre-vingts membres. Aux États-Unis, certains États commencent en effet à reconnaître ou à protéger les personnes engagées dans des relations polyamoureuses.
Si les configurations et la nature des liens peuvent varier, toutes reposent sur « le consentement mutuel et la connaissance de l’existence des autres partenaires », précise la thérapeute Domenique Harrison sur POSITIVR.
Polycule : entre liberté et défis
Comme le polyamour, faire partie d’un polycule séduit les personnes en quête d’alternatives au modèle monogame traditionnel, qui remettent en question l’idée qu’un seul partenaire puisse satisfaire tous nos besoins affectifs, sociaux, intellectuels et sexuels. Certains réseaux nourrissent en outre un véritable esprit communautaire, où l’entraide et la solidarité font figure de valeurs fondamentales.
Toutefois, cette complexité relationnelle exige souvent organisation et coordination, ce qui peut générer une charge mentale importante et faire perdre à la relation sa spontanéité. En outre, les polycules peuvent être confrontés à la jalousie, aux malentendus ou à des tensions entre les partenaires, ce qui nécessite une communication constante et transparente pour maintenir l’équilibre au sein du polycule.
Autrice : Annabelle Valentin
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.