Au Baoti, le canard laqué à la pékinoise dont tout Genève parle

Tu Tengyifang a un don pour créer des lieux de plaisir gourmand uniques. Elle a déménagé sa petite arcade près de la gare pour créer un nouveau Baoti, à la hauteur de son art et de son amour pour la riche cuisine de son pays. Tout au long de son parcours artistique aux Beaux-Arts à Paris et à Pékin, cuisine et art n’ont toujours fait qu’un et ouvrir un restaurant était une évidence pour Fang : « Tous les artistes chinois ont un restaurant et sont de fins gourmets. L’art pour nous est quelque chose d’intime et cuisiner, c’est partager quelque chose d’intime. »

Mobilier sur mesure, fresques signées de l’artiste sur des murs délavés, magnifique bar à thé des années 30, l’ensemble a une allure folle et une personnalité unique. Dans l’assiette, on voyage à travers différentes régions de Chine autour de quelques plats emblématiques bien choisis qui illustrent le credo culinaire de Fang : « Moins de sucre, moins de gras, pas de glutamate, mais beaucoup de temps et de saveurs. » Soucieux du respect des recettes traditionnelles, Fang et son associé le chef aguerri Zuo Cuibing passé par de grandes tables en Chine, ont ainsi à cœur d’offrir une cuisine « éthique ».

Au menu, les fameux bao bien sûr, petites brioches à la vapeur farcies qui ont fait le succès de l’ancien Baoti, mais aussi quelques propositions gourmandes de cuisine de rue chinoise, les « Xiao chi » dont cette étonnante aubergine ciselée, panée, assaisonnée et cuite en tempura à savourer du bout des doigts. La carte évoluant avec les saisons, on se régale en ce moment d’un ragoût de bœuf mijoté très longtemps pour un résultat ultra-fondant ou d’une recette inédite de feuilles de laitue saisies dans un bouillon iodé, un incontournable des tables hongkongaises. Mais Baoti est avant tout une table de partage où on se retrouve autour d’une fondue chinoise ou du fameux canard laqué à la pékinoise dont le tout Genève parle.

Baoti, rue Saint-Léger 3, Genève, baoti.ch