7 looks que l’on vole sans hésiter à ces films de Noël iconiques

Du glamour des années 1950 de White Christmas au chic bourgeois de Maman, j’ai raté l’avion en passant par la mode des années 2000 de Love Actually. Un voyage vestimentaire à travers les costumes de comédies festives.
« Oh, non. Ce n’est pas possible. » Voici ce que lance Will Freeman dans Pour un garçon (2002) alors qu’il se promène dans les allées d’un supermarché et que, déjà six semaines avant Noël, les haut-parleurs diffusent cette « horreur sanguinaire », soit le slogan de Noël écrit par son père qui le hante à chaque saison. Et oui ! Il y a ceux qui ont commencé le compte à rebours dès le mois de novembre et ceux qui, comme le cynique Hugh Grant au meilleur de sa forme, ne supportent absolument pas l’atmosphère de Noël, explosant dès la première vocalisation de « All I Want for Christmas Is You » (1994).
Et pourtant. Même les plus sceptiques finissent toujours par céder au plaisir coupable d’un film de Noël, ce plaisir coupable dont profiter avec un plaid sur les jambes et une tasse chaude entre les mains, alors que les lumières, des flocons de neige, des chansons tendres et des histoires d’amour aussi improbables que les pulls festifs défilent à l’écran.
Quand la garde-robe opère sa magie
Et puis, d’un autre côté, on a toujours adoré Marc Darcy du Journal du Bridget Jones (2001) qui nous a autant fait craquer que Johnny Castle dans Dirty Dancing (1987) même avec son pull de méga-renne. Qui sait s’il n’est pas à l’origine de cette mode des soirées à thème, dont la plus répandue « Soirée à pulls moches de Noël », laquelle fait, depuis des années, fureur aux Etats-Unis (et en Suisse aussi…), à côté des nombreuses autres réunions de famille, des dîners et même des concours pour élire le pull le plus affreux – héritage de l’Angleterre des années 1980.
Et dire que durant les années 1950, c’était une toute autre histoire, et que même les comédies de Noël avaient un charme chic, comme en témoignent les inoubliables tenues de White Christmas (1954) conçues par l’Oscarisée Edith Head, entre des jupes larges, des corsages ajustés et des éventails de plumes pour capturer chaque reflet du Technicolor.
Une démarche d’une élégance rare, héritée du « New Look » naissant et sublimée sur grand écran, bien loin du minimalisme (avec une pointe de maximalisme des années 1980) de Kate McCallister dans Maman, j’ai raté l’avion (1990), mère exemplaire à la recherche de son fils, parée de bijoux et drapée dans un long manteau camel. À cela s’ajoutent les ensembles veste et jupe évasée inoubliables de Julia Coleman-Biggs dans La Femme du pasteur (1996), les manteaux en peau de mouton d’Amanda dans The Holiday (2006), tel un souffle cosmopolite dans son village hivernal, le style Y2K version grand froid (ou presque) de Juliet dans Love Actually (2003), et l’exotisme new-yorkais de Sara dans Un amour à New York (2001). Un véritable langage visuel qui raconte la saison des fêtes, décrit les personnages et incarne un idéal de style festif capable de transformer chaque scène en un petit rêve de Noël irrésistible et utopique.
Un Noël qui habille le cinéma, à découvrir en sept looks iconiques en faisant défiler la page.
Le New Look, édition de Noël pour White Christmas
Un corsage ajusté, des manches volumineuses et une jupe ample animée par une doublure plus sombre, révélée seulement par les mouvements de Vera-Ellen/Judy Haynes dans le pas de deux avec Bob Wallace/Bing Crosby. Les voiles en mousseline « cotton candy », habilement utilisés par Edith Head, signent l’un des looks les plus iconiques du cinéma de Noël. La robe portée pour le numéro « The Best Things Happen While You’re Dancing », à la fois romantique et vibrante, capture parfaitement l’énergie dansante de la comédie musicale. Elle figure parmi les pièces les plus emblématiques de White Christmas, incarnant le « New Look » des années 1950 qui a conquis le grand écran.
Maman, j’ai raté l’avion : chaos en manteau camel
Élégante même dans le chaos le plus total, Kate McCallister, alias Catherine O’Hara, traverse aéroports, douanes et transports en totale improvisation, enveloppée d’un maxi-manteau camel devenu, malgré elle, une pièce iconique de la garde-robe de Noël. Ses lignes oversize, ses épaules structurées et sa coupe fluide évoquent le minimalisme des années 1990 avec des réminiscences de l’opulence de la décennie précédente, le tout complété par des boucles d’oreilles dorées et un foulard noué autour du cou. Un look à la fois pratique et sophistiqué, parfait pour une femme en mission : retrouver son fils, bien sûr, mais toujours avec style.
Chic sur la glace comme dans La Femme du pasteur
Discrète et charismatique à la fois, entre la rigueur spirituelle de sa vie d’épouse de pasteur et le glamour rétro d’une silhouette cintrée à la taille, digne d’une diva de chorale. Un jeu de superpositions fascinant pour Whitney Houston/Julia Coleman-Biggs dans La Femme du pasteur, qui patine sur la glace avec un bonnet et une écharpe en maille, vêtue d’un manteau aux revers contrastés et d’une jupe évasée ornée d’une rangée de petits boutons, aux côtés de l’ange Dudley/Denzel Washington. Un chic assuré pour l’hiver, un classique à (re)découvrir, à savourer – bien sûr – au son de la voix incomparable de la star.
Minimalisme cosmopolite (avec maxi-écharpe) dans Un amour à New York
Un manteau croisé en laine grise et une longue écharpe bordeaux dégagent tout le charisme hivernal et urbain de New York. Même si, au final, l’intrigue d’Un amour à New York (2001) est déclenchée par une paire de gants noirs en cachemire que Jonathan et Sara, alias John Cusack et Kate Beckinsale, se disputent chez Bloomingdale’s. « Mignon, avec deux jeunes acteurs très intéressants », écrivait Lietta Tornabuoni dans La Stampa à propos du film dont les costumes, conçus par Marie-Sylvie Deveau et Mary Claire Hannon, restituent parfaitement le charme cosmopolite du début du millénaire.
Noël Y2K : Love Actually
Parmi les scènes les plus mémorables, impossible de ne pas penser à Hugh Grant, spectaculaire dans le rôle du Premier ministre pris sur le fait en train de danser. Mais difficile d’oublier aussi la tenue délicieusement Y2K de Keira Knightley incarnant Juliet, toute fraîchement mariée : casquette gavroche pour camoufler l’acné (sans que personne ne s’en aperçoive), jeans taille très basse et pulls en laine, comme celui qu’elle portait lors de l’une des plus belles déclarations d’amour des comédies, faite par le meilleur ami de son mari. L’actrice confiait il y a quelques années trouver la scène plus troublante que romantique, mais cela n’a en rien altéré la poésie du film — ni la bonne dose de revival mode des débuts des années 2000.
Un style cottage, avec une touche de vie citadine dans The Holiday
Une palette sobre de blanc et noir, de crème et de marron, déclinée sur une garde-robe intemporelle. Tel était le dessein de la costumière de The Holiday, Marlene Stewart, un film culte des fêtes de fin d’année, ainsi que véritable icône du luxe discret dans un style cottage anglais. Objectif atteint, si l’on considère qu’à chaque Noël apparaît un « get the look » de Cameron Diaz/Amanda avec son manteau afghan (ou presque) et son cabas en cuir XXL. « Amanda est une femme forte, créative et indépendante. L’idée était de créer une tenue à la fois luxueuse et sympa » racontait Stewart à Movie Player il y a quelque temps. « Elle était une professionnelle, et à l’époque, même s’il y a vingt ans, on se demandait comment les femmes s’habillaient au travail, quelles étaient les normes et comment elles évoluaient. » Beaucoup, mais peut-être pas trop, puisque on a toujours un faible pour le manteau bordé de peau lainée.
Last Christmas, mais version grunge
La costumière Renee Ehrlich Kalfus a défini le style d’Emilia Clarke/Kate dans Last Christmas comme un « grunge chic » : vestes en cuir rouge, manteaux oversize et pièces rebelles reflétant l’indépendance, mais aussi la vulnérabilité de l’héroïne. Le jour, elle travaille comme lutin dans un grand magasin, habillée tel un sapin de Noël vert, évidemment. Le soir, elle ose des pièces que Kurt Cobain aurait adorées, telles que le fameux manteau léopard de la scène finale, à la fois déchirante et surprenante.
Autrice : Alessandra Zauli
Cet article a été traduit et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com/it. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.