Qu’est-ce que le syndrome du « cœur congelé » après une rupture ?

Après une rupture ou un choc affectif, certaines personnes se sentent comme détachées de leurs propres émotions, traversant le quotidien sans vraiment le ressentir. Ce phénomène, appelé syndrome du « cœur congelé », traduit un mécanisme de défense.
Tristesse, perte de motivation, nuits agitées… Les ruptures, qu’elles soient amicales ou amoureuses, sont toujours éprouvantes. Après le choc de la séparation, un véritable processus de deuil se met en place, nous faisant traverser une palette d’émotions parfois contradictoires.
Il arrive aussi que cet événement traumatisant nous laisse comme pétrifiés : les sensations s’estompent, les émotions se taisent, et tout glisse sur nous dans une étrange indifférence. Ce sentiment de vide intérieur, que beaucoup ont déjà éprouvé, a reçu le surnom évocateur de syndrome du « cœur congelé ».
Quels sont les symptomes du « coeur congelé »
Le syndrome du « cœur congelé » n’est pas un diagnostic médical officiel, mais plutôt une expérience émotionnelle partagée par de nombreuses personnes ayant traversé une profonde peine affective, comme une rupture amoureuse, une trahison ou un traumatisme relationnel. Il se manifeste par un engourdissement émotionnel, donnant l’impression d’être détaché de soi-même et de son environnement.
Les émotions, positives comme négatives, paraissent atténuées, comme lointaines, et les activités qui apportaient auparavant plaisir ou satisfaction perdent de leur attrait. Ce sentiment de déconnexion peut entraîner de la fatigue, une difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions…

Pourquoi se sent-on détachés de nos émotions après une rupture ?
Ce détachement agit comme un mécanisme de défense. Face à un stress aigu ou à un danger, le cerveau active généralement l’une des trois réponses classiques : la fuite, le combat ou l’immobilisation, communément appelée « freeze ». Dans le cas du syndrome du « cœur congelé », c’est cette dernière réaction qui prédomine. Le système nerveux autonome réduit l’activité émotionnelle et modère la réactivité corporelle, créant ainsi une forme d’engourdissement destinée à protéger l’individu.
Il arrive que cet état se prolonge bien après la disparition de la menace : c’est ce que certains décrivent comme un « blocage fonctionnel », observé notamment après un accouchement traumatisant. Les personnes qui en souffrent continuent de mener leur vie, paraissent actives et capables d’assumer leurs responsabilités, mais éprouvent intérieurement une forme de léthargie.
Comment dépasser ce sentiment d’engourdissement émotionnel ?
Surmonter le syndrome du « cœur congelé » demande du temps et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Il s’agit d’un processus progressif, qui consiste à se reconnecter à ses émotions, à son corps et à son environnement, étape par étape. La méditation en pleine conscience ou les activités physiques comme la danse ou le yoga peuvent aider à renouer avec ses sensations et à retrouver une vitalité intérieure.
Parallèlement, certaines approches thérapeutiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale ou l’EMDR, permettent de travailler sur les blocages profondément ancrés. Ces démarches offrent un cadre sécurisé pour explorer ses blessures, restaurer la sensibilité émotionnelle et rétablir progressivement un lien authentique avec soi-même et avec les autres.
Autrice : Annabelle Valentin
Cet article a été adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.