Membre de l’équipe suisse de football, la Bernoise Alisha Lehmann (22 ans) est l’une des meilleures attaquantes du pays. S’affichant de manière très glamour sur Instagram, elle est aussi la deuxième personnalité suisse la plus suivie sur le réseau social derrière un certain Roger Federer. Elle se confie en exclusivité à Elle Suisse.
À 22 ans, la Bernoise Alisha Lehmann n’est pas une footballeuse tout à fait comme les autres. Attaquante d’Aston Villa en Woman Super League en Angleterre, elle est l’une des fers de lance de l’équipe nationale suisse. En plus, à côté du football, elle cartonne dans un tout autre domaine, sur Instagram. Ses postures glamour, style mannequin, font exploser les records de followers. Elle y affiche sa longue chevelure blonde et sa silhouette très affûtée. Sur le terrain, elle joue toujours maquillée et arborant des faux cils.
La Bernoise espère ces deux prochaines années participer à ses deux premiers grands tournois internationaux. La Suisse est déjà qualifiée pour l’Euro 2022 en Angleterre. Et pour le Mondial 2023, qui aura lieu en Australie et en Nouvelle-Zélande, c’est bien parti: elle occupe la tête de son groupe de qualification après sa victoire en Italie fin novembre. Alisha Lehmann a notamment inscrit deux buts contre la Moldavie. «J’ai commencé le foot à 8 ans, j’ai travaillé dur pour devenir pro, nous glisse-t-elle depuis Londres. Je suis encore jeune et je suis très excitée à l’idée de participer à de tels événements.»
L’automne passé, une grande campagne à l’échelle nationale a été lancée pour inciter les jeunes à se faire vacciner contre le coronavirus. Côté masculin, c’est Xherdan Shaqiri qui l’incarnait, en posant en footballeur avec son maillot de l’Olympique lyonnais. Côté féminin, c’est Alisha Lehmann qui jouait les ambassadrices, mais dans son style à elle, enveloppée dans une doudoune dévoilant une épaule dénudée, longue chevelure dégringolant le long du dos. Son surnom? «L’attaquante aux cheveux d’ange.»
Au palmarès des personnalités suisses les plus suivies sur Instagram, c’est évidemment Roger Federer qui caracole en tête en frôlant les neuf millions de followers. Mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, Alisha Lehmann forte de plus de quatre millions de followers, occupe la deuxième place, largement devant des figures apparemment plus connues comme Granit Xhaka (4e), Stanislas Wawrinka (6e) Mike Horn (10e) ou Yann Sommer (15e).
Son site Instagram, outre des photos classiques de football, a des allures de défilé de mode, où l’élégance côtoie le carrément sexy. Chez elle, dans sa cuisine ou dans son salon, on la découvre en mini t-shirt et hauts talons. Sur des plages idylliques, elle porte un minimum de tissu. La jeune femme est souvent accompagnée de son chihuahua adoré. Qu’elle séduise ou non, Alisha Lehmann, érigée en vraie influenceuse, assume totalement. «Pour moi, le plus important restera toujours le football, nous dit-elle. Mais si, grâce aux réseaux sociaux, je peux inspirer les plus jeunes et attirer les projecteurs sur le foot féminin, eh bien, je suis très heureuse. Plein de jeunes filles rêvent aujourd’hui de devenir pros comme moi.»
Spécialiste des réseaux sociaux à la Haute école pédagogique du canton de Vaud, Mario Corthésy n’est pas étonné d’un tel succès. «En mêlant vie privée et vie professionnelle, Alisha Lehmann est parfaitement en phase avec les générations actuelles, elle maîtrise totalement les codes des réseaux sociaux. Elle s’impose comme une marque en tant que telle avec sa propre communauté.» Et d’ajouter: «En plus, économiquement, c’est forcément intéressant.» Sous la douche, les cheveux d’Alisha ondulent grâce au shampoing Kérastase. Au fitness, elle s’éclate en t-shirt Adidas. Sur un banc, elle la joue romantique en exhibant une chemise Moschino. Elle gagne beaucoup plus grâce à son image que crampons aux pieds même si elle se défend d’en faire trop. «Je reçois beaucoup d’offres, mais j’en accepte peu.»
Professeur à l’Institut des sciences du sport à Lausanne, Grégory Quin est bluffé par tant de professionnalisme. «Sa crédibilité, Alisha Lehmann la tient du football, mais aujourd’hui elle joue parfaitement sur les deux tableaux. Elle assume totalement cette image d’ultra-féminisation.»
La Genevoise Sandy Maendly, coéquipière en équipe suisse, approuve totalement ce que fait Alisha. «De toute évidence, elle intéresse les nouvelles générations, elle peut inciter d’autres filles à la suivre. Elle montre que foot féminin et glamour ne sont pas incompatibles.» Comment Alisha se comporte-t-elle dans l’équipe? En diva? «Bien au contraire, balaie immédiatement Sandy. Simple, sympa, c’est souvent elle qui met de l’ambiance dans le vestiaire, on peut bien rigoler avec elle.» Sans oublier ses qualités sur le terrain. «Très rapide, avec une bonne frappe, Alisha est capable de faire la différence à tout moment. Elle nous a mis plusieurs buts importants récemment.»
Trop prise par sa vie de pro, l’attaquante de charme et de choc regrette de ne pas pouvoir revenir plus souvent en Suisse. «Mes parents, je ne les vois pratiquement que lorsqu’on joue avec l’équipe nationale à la maison.» Il lui arrive aussi d’être nostalgique de la veille ville de Berne où elle a passé toute son enfance. «C’est si tranquille, si agréable de s’y promener.» Et quand on lui demande quelle est sa sportive suisse préférée, elle met en avant Ramona Bachmann, joueuse du PSG, coéquipière sous le maillot national et qui fut sa petite amie trois ans durant. Elles n’ont jamais rien caché de leur amour.
Alisha Lehmann est une jeune femme libre, épanouie, sans complexe. «Je prends la vie comme elle vient, je ne fais pas trop de projets», nous répond-elle quand on lui demande comment elle voit l’avenir.